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Collectif de freelances écoresponsable à Marseille

Empreinte du freelance : 3 calculateurs pour ne pas rester en surface

Ça y est, vous vous êtes jeté à l’eau, vous tournez votre activité professionnelle vers plus d’écoresponsabilité ? Bravo ! Mais pour ne pas rester à la surface, mieux vaut connaître son impact réel. Pour y voir plus clair, embarquez avec nous dans le monde merveilleux des calculateurs d’empreinte carbone.

Bilan carbone
ou empreinte carbone ?

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Saviez-vous que les TPE (99% des entreprises en France) représentent 9 % des émissions de gaz à effet de serre ? C’est un rapport datant de 2018 qui nous l’apprend. Il nous dit aussi que seulement 8% des entreprises de moins 20 personnes calculent leur bilan carbone.

Mais au fait, c’est quoi, la différence entre un bilan et une empreinte carbone ?

Les deux sont des outils qui servent à mesurer la quantité de gaz à effet de serre (GES) qu’on émet dans l’atmosphère, mais ils couvrent un périmètre différent.
Le bilan carbone calcule l’équivalent CO2 de ce qu’on dépense dans son activité. Par exemple, la consommation d’énergie lorsqu’on utilise l’ordinateur. L’empreinte carbone, elle, est plus globale. Elle tient aussi compte des émissions liées à la fabrication de ce que nous consommons. Par exemple, combien de GES a-t-il fallu pour fabriquer mon ordinateur ? C’est une vision plus large, et c’est donc plus intéressant.

Les calculateurs sont tous construits sur les mêmes thèmes : l’alimentation, le transport, l’habillement, les locaux et les dépenses générales (ordinateurs, livres…). Ils intègrent aussi ce qui ne dépend pas directement de nous, mais dont on bénéficie (comme les services publics).

En partant à la pêche aux calculateurs d’empreinte en entreprise, nous n’en avons trouvé aucun qui soit parfaitement adapté aux freelances. Le collectif s’est donc tourné vers des calculateurs d’empreinte individuelle : en tant que travailleur indépendant, nos choix personnels reste les meilleurs leviers d’action.

Global Footprint

Mesurer son impact tout en s'amusant

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Notre premier choix s’est porté sur le calculateur de Global Footprint.

Vous la connaissez peut-être, Global Footprint est une organisation à but non lucratif américaine, suisse et belge. Sa mission est de réfléchir à notre empreinte et de chercher des solutions pour que les humains vivent en bonne intelligence avec le reste du vivant. C’est dire s’ils sont submergés.

Dans notre top 3 des calculateurs, celui de Global Footprint a un grand mérite : il indique notre Jour du dépassement. C’est-à-dire le moment de l’année où nous atteignons la limite de ce que la planète peut soutenir. Au-delà, on creuse les réserves.

 

On y apprécie aussi les détails explicatifs, très didactiques et la possibilité d’être au plus près de notre réalité via un curseur. Au lieu de répondre juste par « oui » ou « non », on peut adapter notre réponse en se déplaçant sur une échelle, et ajuster en fonction d’où on se situe.

Et puis le calculateur de Global Footprint a aussi un dernier atout (et pas le moindre) : il est très ludique. Son graphisme et son UX sont clairs, on est loin des calculateurs froids et complexes, et ça mine de rien quand on n’y connait rien, ça rassure. L’interface rappelle celle d’un jeu et – comme on vous l’explique dans notre podcast sur la gamification – c’est le genre de dispositif qui fait mouche. Global Footprint nous embarque ainsi, mine de rien, vers un monde moins angoissant

Nos Gestes Climat

À la pêche aux solutions

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Alors que Gobal Footprint permet d’amener le grand public vers le sujet, le calculateur Nos Gestes Climat, lui, est un peu plus développé. Normal : c’est le calculateur de l’Adème.

Dans le cadre de ses missions, l’Agence pour la transition écologique s’adresse à la fois aux individus et aux organisations. Nos Gestes Climat a donc été développé en deux formats : individuel ou collectif.

La version collective est pensée comme un support pour des ateliers ou des calculs à des groupes internes. Un outil très intéressant, mais peu adapté aux freelances isolés. Pour nous, ce sera donc la version individuelle, qui donne déjà de très bonnes indications.

 

Les questions que pose le calculateur sont nombreuses et permettent un tour d’horizon bien complet, sans y passer plus de 15 minutes. Seul bémol, les échelles de réponse sont très subjectives : entre « Parfois » et « Toujours », on a parfois du mal à se situer. Mais ça permet de se poser les bonnes questions.

Mais là où le calculateur de l’Adème marque des points, c’est lorsqu’il utilise nos résultats pour nous proposer des solutions concrètes. En passant du constat à l’action, avec des exemples sur lesquels s’appuyer, on a un peu moins l’impression d’être une goutte d’eau dans l’océan.

Enfin, autre point qu’on apprécie : Nos Gestes Climat tient compte et surtout explique le rôle de l’empreinte des services publics dans notre bilan. Des dépenses énergétiques, dont on vous parlait plus haut, qui pèsent lourd sans que nous ayons de prise dessus.

WWF suisse

Suivre son évolution dans le temps

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Le poids des services publics nous a posé question lorsqu’on a testé le calculateur du WWF Suisse.

Entre la Suisse et la France, celui-ci diffère : nous n’avons pas la même politique en matière de réseaux de transport, de gestion des déchets, de choix dans le mix énergétique ou l’approvisionnement en eau, par exemple. Il y a aussi deux ou trois questions sur lesquelles nous avons buté : quid de l’éco-courant, qui n’existe pas chez nous ? Et si le mode de vie n’est pas le même, est-ce que les dépenses sont comparables ?

Pour l’adapter à la France, nous avons dû nous essayer à deux ou trois calculs. 

Mais ça vaut la peine, car ce calculateur reste le plus complet et celui qui s’adapte le mieux à notre vie professionnelle. Et pour cause : 38 questions et en moyenne 40 à 45 minutes pour le compléter ! On va plus dans le détail, ce qui permet d’évaluer notre empreinte carbone plus en profondeur.

Pour autant, WWF ne délaisse pas l’aspect ludique : à côté de chaque réponse, on voit un tas de sacs-poubelle s’amonceler peu à peu pour visualiser le poids de nos émissions. C’est visuellement parlant, sans être culpabilisant.

Enfin, le calculateur propose de télécharger un document .PDF de nos résultats. D’une année sur l’autre, on peut ainsi noter notre évolution, ce qui, dans le cadre d’une activité professionnelle, est un plus indéniable.

Éclater sa bulle individuelle

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En tant que freelances, nos leviers d’action ne sont pas toujours évidents. Quand on travaille dans un coworking, comment agir sur les achats ou le fournisseur d’énergie ?

Le rapport dont nous parlions en introduction pointe les difficultés pour les TPE de s’adapter aux enjeux. «  Les TPE-PME accèdent peu à la formation continue, ce qui pose un enjeu d’éducation au développement durable. (…) Il s’agit d’un tissu difficile à mobiliser du fait de son éclatement. Les fédérations professionnelles et les branches sont inégalement structurées. La bonne circulation de l’information auprès de l’ensemble des acteurs d’une filière est un enjeu sensible ».

Encore plus que d’autres, les freelances sont souvent seuls, et se forment peu. Et pourtant, nos choix peuvent être déterminants et collectivement, nous pouvons changer la donne. C’est la mission que s’est donné L’écume de mai. Si ça vous dit de plonger dans le sujet d’ailleurs, contactez-nous !